Pi....Ouit !
La chanson
Écoutez la chanson interprétée par Alix Martell (Suzanne BROHLY) (1882-1943)
Chanson enregistrée chez Gramophone le 29 mai 1911.
Écoutez
Morceau numéro 9 de l'opérette "La Roussotte"
N° commercial : 33120 - Collation : 78 tours 30 cm - Face : A
Source Bibliothèque nationale de la ville de Paris, Médiathèque musicale de la ville de Paris

Les paroles de la chanson
Pi . . . . ouit !
J’ n’ai pas d’ ancêtr’s dans ma famille
Montmartre a vu mes premiers ans
Je suis tout bonnement la fille
D’un simple peintre en bâtiments
Quand il v’ nait des clients, ma mère
M’appelait d’en bas et me disait :
Amanda, va chercher ton père.
Il est pour sûr chez l’ mastroquet
Comm’ la pudeur n’ pouvait m’ permettre
D’ franchir le seuil des cabarets
J’appelais papa par la fenêtre
Et du plus loin que j’ le voyais :

Pi . . . . ouit !

Il n’se l’ faisait pas dire deux fois
Et je ramenais not’ bourgeois
Tirliquipiton !
Fut ! don ! crie don !
Les peintr’ s en bâtiments
Allez-y gaiement ! sont des bons enfants
Qu’on se l’ dis’ vit’ !

Pi . . . . ouit !

Quand je fus grande et courtisée
(Plaisir tout le jour attendu)
J’allais le soir à l’Elysée
Celui d’Montmartr’ bien entendu !
Comme j’étais des plus ingambes
J’y pinçais un pas sans égal
Et j’provoquais par mes ronds d’jambes
L’émotion du municipal
Mais papa n’aimait pas qu’ sa fille
Risquât des pas si pleins d’effets
Et souvent au fort du quadrille
J’entendais sa voix qui m’ criait :

Pi . . . . ouit !

Je n’me l’ faisais pas dir’ deux fois
Et je rentrais chez not’ bourgeois
Tirliquipiton !
Fut ! don ! crie don !
Les peintr’ s en bâtiments
Allez-y gaiement ! sont des bons enfants
Qu’on se l’ dis’ vit !

Pi . . . . ouit !

Il eut raison l’excellent père
Mais (c’est bien l’effet du hasard)
V’là qu’ j’épouse un millionnaire
Un princ’ moscovite, un boyard !
Le soir, l’heure où l’cœur s’épanche
Il m’emmena chez lui loger
Il ôta sa cravate blanche
Moi, j’ôtai ma fleur d’oranger
Tout à coup, d’vant not’ résidence
J’entends du bruit, qu’est-c’que c’est qu’çà ?
C’était des bons amis d’enfance
Qui m’annonçaient qu’ils étaient là !

Pi . . . . ouit !

Ils répétèr’nt ce cri deux fois
V’lan ! ça démonte mon bourgeois
Tirliquipiton !
Fut ! don ! crie don !
Les peintr’ s en bâtiments
Allez-y gaiement ! sont des bons enfants
Qu’on se l’ dis’ vit !

Pi . . . . ouit !

Mais le prince avait de la race
Il se remit de l’incident
Et je l’confesse sans grimace
Nous nous aimâmes…. C’pendant
C’pendant y m’manquait quéqu’chose
Pour que mon bonheur fût complet….
Quelque chose de blanc, de rose…
Tout’s les mamans sav’nt ce que c’est
Cette joie j’brûlais d’la connaître
J’en voulais presqu’à mon mari
Quand un jour, là dans l’fond d’mon être
Je crus entendre’ un petit cri :

Pi . . . . ouit !

C’était lui ! je r’connus sa voix
C’était mon nouveau p’tit bourgeois !
Tirliquipiton !
Fut ! don ! crie don !
Les peintr’ s en bâtiments
Allez-y gaiement ! sont des bons enfants
Qu’on se l’ dis’ vit !

Pi . . . . ouit !

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